Le digital en 2021, Internet sera-t-il plus éco-responsable ? Indispensable pour votre entreprise ?
Labanqui.se est construite sur le double constat qu’Internet est aussi polluant et injuste pour nous tous, qu’indispensable pour les entreprises.
Mon précédent article essayait de sensibiliser sur le côté polluant et peu éco-responsable du digital dans sa globalité.
Celui-ci va essayer d’expliquer en quoi le digital en 2021 est sans doute encore plus indispensable qu’en 2020 et surement moins qu’en 2022. Et ainsi de suite.
Tous les chiffres présentés sont issus de l’étude DIGITAL 2021 de Wearesocial et Hootsuite, étude assez impressionnante, par sa taille et la richesse de son contenu.
L’étude complète de 299 pages se trouve ici : https://wearesocial.com/digital-2021
Je vais essayer de me limiter à 10 séries de chiffres clés.
- Il était une fois l’homme !
Voilà, nous sommes un peu moins de 8 milliards dans un monde majoritairement composé d’hommes d’un âge médian de 31 ans, 56.4% de la population est urbaine et 86.5% de la population est lettrée. Même si les hommes le sont, en moyenne, 7% de plus que les femmes.
- Il était une fois internet !
Internet, côté utilisateur, c’est 60% de la population du monde, qui y passe en moyenne 7 heures par jour et 92% des utilisateurs l’ont déjà fait via un terminal mobile.
A vos équipements !
Plongeur sous-marin débutant, cherche équipement réduit pour expérimentation en lavabo. Pierre Dac
Le problème de se dire que 96.6% des internautes ont un smartphone contre uniquement 64,4 % un ordinateur fixe ou portable, c’est que la population concernée est de 4.66 milliards.
Ce qui donne en nombre :
- 4.46 milliards de téléphone dont 414 millions de non-smart
- 2.96 milliards d’ordinateurs fixes ou portables
- 1.57 milliard de tablettes
- 984 millions de console de jeux
- 1 milliard de montre connectée ou bracelet de mesure
- 200 millions de casque de réalité virtuelle
Sachant que chacun de ces petits bijoux de technologie a dû être fabriqué, on comprend un peu mieux pourquoi ça réchauffe et ça va continuer à réchauffer.
Si on se rapporte aux usages que permet toute cette technologie, le temps moyen dédié aux différents médias est :
- 6h54 par jour passé sur internet
- 3h24 à regarder la télé ou des vidéos
- 2h25 sur les réseaux sociaux
- 2h02 à lire un livre ou un média digital
Réseaux “Sociaux”
Les meilleurs exemples de mensonges s’y trouvent. Pour moi, les réseaux sociaux sont la pire menace pour la société.
Recep Tayyip Erdogan
Si on applique la même méthode de juste ramener un pourcentage en nombre, on s’aperçoit que 4.51 milliards ont utilisé un réseau social ou une messagerie le mois dernier, que 4.14 milliards ont même partagé ou contribué sur un réseau social, qu’en moyenne le temps consacré aux réseaux sociaux est de 2h25 par jour et finalement, que chaque utilisateur est présent en moyenne sur 8.4 réseaux.
Dans un contexte professionnel, 1.85 milliard de personne entre 16 et 64 ans utilisent les réseaux sociaux.
Le taux d’équipement indiqué plus haut nous renseignait sur la pollution passée et à venir.
Les chiffres d’usages des réseaux sociaux combinés aux chiffres d’usage des vidéos sur le web sont aussi alarmants sur la difficulté qu’auront les utilisateurs à modérer leur comportement.
Si on regarde l’évolution de la consommation de données sur mobile, le volume est de 57.79 exaoctets sur le 3eme trimestre. La moyenne pour une internaute est de 9.4 GB par mois.
Pour info, un exaoctet valant 10 puissance 18 octets, le trafic trimestriel correspond à environ 55 milliards de giga-octets ( et la consommation de réseau/antenne/routeur/wifi qui va avec).
Autre chiffre présent dans l’étude, 72.5% du trafic viennent d’Android, 26.9% viennent d’Apple IOS, le reste étant réparti entre Kai, Samsung et tous les autres.
Si on revient à la question posée sur le côté éco-responsable d’internet, les chiffres prouvent que la réponse est malheureusement non. Les volumes induits par le nombre d’utilisateurs, le taux d’équipement et la nature des usages, prouvent que le désastre écologique est en cours et que, sans réelle remise en cause de ses choix d’équipements et de son rapport individuel et collectif au digital, l’impact environnemental dépassera rapidement celui du secteur automobile prévu pour 2025.
Cependant, pour une entreprise se priver d’internet n’est malheureusement pas possible.
Jusqu’à récemment, un restaurateur pouvait essayer de vivre sur la qualité de ses produits et de son accueil mais dans un monde, où les pandémies de type Covid-19 devraient se multiplier, il sera compliqué de survivre économiquement en étant confiné 1 an sur 2.
Internet est indispensable aux entreprises, faire le choix risqué de ne pas s’y intéresser sérieusement, c’est simplement prendre le risque de stagner, puis régresser, puis fermer.
S’y intéresser sérieusement, c’est ne pas confondre être présent sur internet et faire du business.
“Maintenant que vous savez comment obtenir la prime de 500 euros de l’État pour entamer votre transformation numérique, il ne reste plus qu’à créer un site internet”
Patrick Balkany
Et le e-commerce dans tout ça ?
Je rappelle que les pourcentages présentés ci-dessus correspondent aux internautes de 16 à 64 ans soit 4.66 milliards de personne.
Les chiffres confirment que rechercher un produit, un service à acheter ou visiter un site marchand sont devenus des gestes du quotidien.
Pour ceux qui s’interrogent sur la nécessité de vendre sur internet, 76.8% des internautes ont acheté un produit sur internet dans les 30 derniers jours, dont 55.4% sur mobile .
Tout le monde achête-t ’il sur internet ?
Une idée reçue très répandue serait que les personnes âgées serait encore réticentes à acheter en ligne et que l’achat en ligne serait un truc de trentenaire puisque les jeunes font tout depuis leurs mobiles.
Sur les 3,52 milliards de personnes qui ont acheté quelque-chose en ligne dans les derniers 30 jours, on voit que le chiffre oscille entre 72% et 80% par catégorie d’âge et de genre.
Effectivement, les papis et mamies, si chers à notre premier ministre, sont beaucoup moins à l’aise sur mobile pour des raisons physiologiques.
Pour ceux qui envisagent de se passer totalement du desktop, pour aller sur le mobile-only, ça a du sens, à partir du moment où l’âge de vos clients tend plus vers les 16 ans que les 64 ans, mais il reste encore risqué de se passer d’une telle audience.
Les tendances du marché par catégories de produits sont assez unanimes, grosse croissance de tous les secteurs entre +18% et +41% sauf celui du voyage évidemment qui fait -51%.
Le chiffre communiqué indique la variation sur 1 an des montants d’achat sur internet, et dans une époque de Covid-19, les internautes n’ont pas eu forcément le choix et ont, pour la plupart, pris goût à un acte d’achat ,qui pouvait auparavant les effrayer.
Qu’est-ce que le taux de conversion ?
Le taux de conversion désigne l’opération visant à déterminer le nombre de visiteurs d’un site ayant effectué une action, par rapport au nombre de visiteurs total.
Le taux de conversion est très différent en fonction des types de produits achetés. Dans le 2019 Ecommerce Industry Report sont rapportés les chiffres suivants :
- Arts and Crafts 3.84%
- Pet Care 2.53%
- Electrical & Commercial Equipment 2.49%
- Health and Wellbeing 1.87%
- Kitchen & Home Appliances 1.72%
- Home Accessories and Giftware 1.55%
- Cars and Motorcycling 1.35%
- Sports and Recreation 1.18%
- Fashion Clothing & Accessories 1.01%
- Food & Drink 1.00%
- Baby & Child 0.87%
La statistique suivante nous indique, en base 100, l’évolution de ce fameux taux de conversion qui est passé en hausse de 52% , ce qui reflète bien le fait que l’utilisateur a déplacé ses habitudes d’achats sur le web, au fur et à mesure des confinements.
Des bonnes nouvelles pour nos restaurateurs ?
La réouverture des restaurants, ça ne risque de ne pas être tout de suite, donc en attendant il reste la possibilité de faire du “à emporter” ou de livrer.
Le pourcentage des internautes ayant commandé de la nourriture le mois dernier, à emporter ou à livrer, est de 55.5 %, soit 2,57 milliards de personne (sachant que l’on commande pour plus d’une personne en général).
Le chiffre Français est le deuxième plus bas au monde, 26.5% devant le Japon. Cela reste un chiffre élevé de se dire qu’un internaute sur 4 à commander en livraison en France le mois dernier et l’on peut parier sans trop de risque que le chiffre mondial sera atteint assez rapidement.
A mon propre avis, encore 2 confinements et on y est !
Cela ne résout pas le problème d’un modèle économique qui doit désormais intégrer, une ou plusieurs plateformes de livraison, mais pour un restaurateur, cela doit devenir primordial.
Internet éco-responsable en 2021 ?
Malheureusement non, une fois que l’on a compris qu’Internet, c’est des millions serveurs allumés en permanence, qui,via des millions de kilomètres de câbles et des millions d’antenne et routeurs, envoient des exaoctets de données à 5 milliards d’utilisateurs, qui l’utilisent en moyenne 7 heures par jours, sur leur smartphone en majorité.
Il faut de l’électricité pour tout ça (charbon, pétrole , gaz, renouvelable ou nucléaire pour les plus chanceux ), il faut des matières premières et de l’eau en gros volume pour fabriquer tous ces terminaux.
Internet Indispensable en 2021 ?
Ne pas intégrer le digital dans sa stratégie de vente pour une entreprise n’est tout simplement pas possible.
Les gens aiment ce type d’usage et actuellement n’ont plus que le choix que de s’y mettre.
Internet est indispensable réaliser entre 20 et 25% de votre chiffre d’affaires global (évidemment cela dépend du secteur d’activité de votre entreprise).
Être uniquement présent sur internet n’est pas suffisant, quel est donc l’atout digital dont votre entreprise doit se doter pour être performante sur son marché ? Un site web, une application mobile, des outils collaborateurs… ?
La prise en compte de l’environnement doit être intégrée le plus tôt possible dans la conception de votre stratégie, d’un plan, programme ou d’un projet (que ce soit dans le choix du projet, de sa localisation, voire dans la réflexion sur son opportunité).
Si vous souhaitez savoir comment être performant dans son activité digitale tout en divisant son impact écologique par quatre, suivez-nous, contactez-nous !
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Bonus Tracks
Pour tous ceux qui comme moi, attendaient l’émission en 1978 en pyjama, avant d’aller se coucher, voici du très gros son de Jean-Seb (difficile d’écouter cette symphonie en pensant à l’écologie sans être pris d’une étrange sensation).
Générique il était une fois l’homme